Photographies de nu en noir et blanc, Rose Mousse constitue la première
série d’Eliot Lefeuvre réalisée dans une ancienne maison normande dont
le nom en a donné le titre. Elle est l’occasion pour le spectateur de se
plonger dans les souvenirs fantasmagoriques de l’intimité qui semble
éternellement lui échapper. Eliot Lefeuvre cherche à capturer l’instant,
les sensations d’un corps perpétuellement en mouvement.
Inspiré de Francesca Woodman, la chair fantomatique des corps nus
est confrontée à un environnement inhabité. Les photographies font
circuler l’absence d’une présence, la présence d’une absence, entre
mouvement, fluidité et fixité.
Eliot joue sur la violence des contrastes du noir et blanc : les blancs
éclatent, tandis que le noir impose sa profondeur. Les corps insufflent
leur clarté dans toute leur nudité : la lumière souligne leurs courbes
qui retiennent tous les mystères de la volupté, et joue entre brillance,
clarté et obscurité. Eliot s’amuse avec les corps qui devant son
objectif deviennent lignes et figures participant à un travail plastique
de formes géométriques.
La série ouvre l’esprit du spectateur à l’énigme de l’image en noir et
blanc, par son aspect irréel, tendant vers l’abstraction. Le regard du
visiteur s’accroche et caresse le papier de la photographie, faute de
pouvoir toucher de son doigt la texture et le grain de l’image.