Anitya (printemps 2024) (non-éternité ou impermanence en chinois),
explore la relation humaine à un temps figé.
Quant est-il d’une relation à soi et à l’autre à un instant t ? Anitya
se concentre sur mon entourage proche, famille et amis, ce qui me permet
de me confronter au rapport photographe/modèle de manière intime. C’est
une série d’une vingtaine de portraits, où un dialogue se joue durant la
séance, sur des thématiques comme le rapport au portrait, à l’image de
soi.
Anitya est aussi une série ancrée dans le passé par l’utilisation d’un
l’appareil argentique rolleiflex, en moyen-format des années 1950. Les
douze photos de la pellicule scandent le temps de chaque séance, les
modèles non professionnels s’habituent à cet environnement particulier :
je leur laisse le temps, les invite à s'exprimer et saisis le mouvement
de relâchement, crispation ou autre inattendu.
La série ne cherche pas la pose dramatique ou mise en scène, au
contraire, il m’intéresse de travailler l’humanité de ces visages dans
ce qu’ils ont de singulier, en les capturant dans leurs doutes, leurs
questionnements, ce qui fait finalement leur particularité, avant que le
temps ne rattrape tout, et que la réalité, ou bien, un visage ne
s’envole alors.